dimanche 29 mars 2015
jeudi 26 mars 2015
La facilitation graphique au service de l'apprentissage
Créé le lundi 23 février 2015 | Mise à jour le mercredi 25 mars 2015
Carte mentale des règles de politesse par Pierre Mongin
La facilitation graphique, c’est la contextualisation du propos, pour en conserver toute l’essence, toute la dynamique, même lorsque les parties prenantes ne sont plus en présence. Devenu outil de mémoire, cette mémorisation prend une forme plus ludique, différente qui s’appuie sur une autre manière de modélisation l’information.
Qu’est-ce que la facilité graphique ?
Si elle prend différentes formes, la facilitation graphique répond toujours à la même définition de base. C’est l’action de rendre les éléments de réflexion ou de discussion visuellement compréhensibles, par le biais de symboles, dessins, ou autres modèles conceptuels adaptés à la situation. Les cartes heuristiques sont une forme de facilitation mais il en existe de nombreuses autres, dont la modélisation.
Sur le site web facilitationgraphique.com, les auteurs donnent la définition suivante:
« art d’aider un groupe de personnes avec des outils graphiques, à partager et à construire une vision collective, à faire émerger des idées, à transformer des actions par le choix d’outils et techniques de visualisation adaptés ».
Si elle peut être effectuée en parallèle d’une intervention, la captation graphique qui semble la plus appropriée dans la pédagogie est celle qui vient plutôt a posteriori. Cette représentation simplifiée et dynamique, n’est en aucun cas de l’art et ne requiert pas de compétences en dessin particulière.
L’idée est de condenser les informations pour en fournir une version synthétique et dynamique. Y figureront les éléments de causalité, de cycle, d’opposition, d’interaction, à partir d’un « dictionnaire » de symboles préalablement établis. Par exemple, pour valider les règles appliquées à une classe, Pierre Mongin propose d’afficher une carte mentale reprenant les différents éléments liées aux valeurs. Esthétique et très claire, cette affiche permet les rappels à la règle, tandis que son aspect joyeux crée une ouverture qui en facilite l’apprentissage.
L’affichage est une méthode fréquemment utilisée dans la pédagogie : elle permet de fixer les choses par écrit, ce qui implique un certain engagement de la part de ceux qui la réalisent. Ensuite le mélange écriture-dessin favorise les échanges, y compris avec ceux qui ont une certaine aversion pour l’écriture. Enfin, croiser chaque jour des informations fixée au mur permet de les mémoriser à long terme.
Une autre manière de communiquer
La facilitation graphique n’est donc pas de l’art : il s’agit avant tout de communiquer avec les autres pour construire le cadre dans lequel le groupe va travailler, échanger, avancer… Chaque élément inscrit peut être renforcé, modifié, complété ou relié à un autre dans un seul objectif : proposer une vision claire de quelques informations.
Ajouter des dessins et symboles permet aussi aux dys de communiquer sous une autre forme que celle qui peut les mettre en déséquilibre. Ils seront ainsi en mesure de s’exprimer sans crainte de ne pas être compris, autonomie qui n’est pas sans effet sur l’apprentissage au quotidien. Communiquer par le graphisme est aussi une agréable manière de combler les lacunes de langage ou les différences de langue maternelle.
La différence majeure face aux outils numériques
Evidemment, de nombreux enseignants utilisent déjà une forme de facilitation grâce à PowerPoint. Toutefois, l’effet produit par un dessin à la main est davantage libérateur pour les apprenants qui constatent d’une part que c’est un outil à leur portée, et d’autre part que c’est un outil d’apprentissage qui peut s’adapter à leur propre fonctionnement.
Au lieu d’apprendre par cœur un déroulé linéaire, il est important d’extraire et synthétiser les informations pour réaliser la modélisation. Celle réalisée par l’enseignant est donc un modèle, mais l’intérêt majeur est de proposer aux apprenants de créer eux-mêmes les supports graphiques afin de vérifier qu’ils en ont bien compris la dynamique tout autant que le contenu lui-même.
Sur un support fixé à l’avance, plus de diapositive couverte de phrases aussi longues qu’inutiles, de présentation aussi ennuyeuse qu'incompréhensible (Mort par PowerPoint). Même le Pentagone en est convaincu nous rapporte le New York Times : la synthèse nécessite une réflexion plus poussée qui facilite l’apprentissage.
La facilitation graphique est un excellent moyen de simplifier les informations, qu'il s'agisse de les proposer à d'autres ou bien tout simplement pour mieux les comprendre soi-même.
Inutile d'être dessinateur ou artiste, un bon esprit de synthèse et d'analyse suffiront pour mettre en scène de façon efficace symboles et mots clefs pour transcrire la dynamique des données. Un dictionnaire de symboles ayant un sens précis pour son domaine permet de transmettre une idée, de l'enrichir ou de mettre à jour un défaut de compréhension. Griffonné sur un coin de carnet ou sur une surface étendue, la modélisation favorise la compréhension pour tous, y compris lorsque la langue ou le langage ne sont pas maîtrisés.
Références
Facilitation Graphique Communauté de Praticiens : http://www.fgcp.net/la-facilitation-graphique/
Une carte mentale poru enseigner en classe : http://www.mindmanagement.org/une-carte-mentale-pour-enseigner-les-regles-en-classe
Des typologies pour inventer des situations d'apprentissage
Créé le samedi 21 février 2015 | Mise à jour le mercredi 25 mars 2015
Créer une typologie, c'est créer un classement a priori, avant même de rencontrer les individus. Il s'agit de présenter des formes "typiques" et contrastées de la réalité à décrire.
Classer les comportements humains, un besoin très ancien.
Les typologies les plus célèbres portent sur des comportements. C'est le cas de celles que les astrologues ont créé.
Une classification très imagée est proposée par l'astrologie chinoise. Les coqs y côtoient les buffles et les chèvres, chaque animal ayant son caractère, ses qualités et ses défauts. L'astrologie maya, de son côté, vous rendra familier avec le jaguar, la tortue, la chauve-souris ou le faucon. Chaque animal représente une façon d'être avec les autres, des attentes en termes de communication et des attitudes.
Hippocrate utilisait lui aussi une typologie qui a connu une longue postérité, puisqu'on la retrouve jusqu'au début du XXème siècle. Son classement reste simple, puisqu'il se limite aux "bilieux", "atrabilaires", "flegmatiques" et "sanguins".
Mais en quoi cela peut-il stimuler la créativité ?
Vous préparez une communication ou un argumentaire. Le public sera assez hétérogène, et vous ne le connaissez pas encore. Comment adapter son message et trouver des idées ?
En se représentant que face à vous, se trouvera inévitablement un "sanguin", un "bilieu" ou un "atrabilaire" pour reprendre les mots d'Hippocrate. Et si vous choisissez une autre typologie, vous savez que dans le groupe, il y aura probablement une chauve-souris, un jaguar, une chouette et un renard. Sans adhérer à ces modèles ni croire à leur réalité scientifique, vous trouverez parmi les participants quelqu'un qui aura un comportement chèvre, un autre plutôt singe, et peut-être même un coq.
Vous voilà prévenus.
Mais surtout, ce petit détour par les typologies peut vous aider à trouver des idées. Vous n'avez pas encore vu vos interlocuteurs, et vous savez néanmoins déjà qu'il est probable que l'un d'eux soit anxieux et ait besoin de beaucoup d'informations, qu'un autre soit plutôt inquiet de la qualité de la relation qu'il peut entretenir avec vous, qu'un autre encore s'inquiète de votre fiabilité personnelle et de votre sens éthique... Qu'il s'agisse d'une présentation, d'une communication ou d'une argumentation, chacun de ces types de publics doit trouver ce qu'il cherche. La typologie fonctionne comme une check-list en vue de la préparation.
Si vous préparez des mises en situation pour prendre la parole, argumenter ou négocier, ces typologies sont autant de sources d'inspiration pour éviter de toujours jouer les mêmes personnages. Les scénarios de films et de séries s'amusent à confronter des personnalités contrastées pour produire des effets comiques.
Les classifications plus récentes
Quelques typologies ont émergé au XXème siècle. Elles visent à donner un caractère scientifique à ces classifications, mais aussi à les orienter vers la communication, les échanges et les transactions avec autrui.
Ici encore, le propos n'est pas de discuter de la validité de ces modèles, ni d'entrer dans leurs subtilités, mais de s'en inspirer pour créer des communications adaptées à des participants variés. La classification "cerveau gauche/cerveau droit" est sans doute simpliste d'un point de vue scientifique, mais elle est très utile pour nous sortir d'automatismes de communication.
La Process-Com
Issu de l'analyse transactionnelle et conçu par Taïbi Kahler, le modèle "Process Com" présente des types de communication contrastés. On y retrouve les "empathiques", sensibles à la qualité de la relation, les "persévérants", qui accordent une grande importance aux valeurs ou les "travaillomanes" qui ont besoin d'activités et de perfection. Chacun de nous est un mélange de ces différents types, mais un mélange différent. Ce qui explique que nous n'attendons pas la même chose d'une communication ou d'une argumentation.
Bien entendu, la Process Com va au-delà de cette classification, mais elle est déjà très utile pour apporter un peu de souplesse à notre communication.
quelques types du process com
(il manque le rebelle, qui a refusé d'être sur l'image)
Cette typologie invite donc à s'interroger sur la part que l'on donne à la relation, à l'information, aux valeurs, à la créativité dans nos échanges. Elle nous oblige à connaître notre zone de confort et à en sortir pour communiquer sur des registres qui nous sont moins familiers. Et sortir d'une zone de confort constitue le début de la création.
Si vous animez des formations à la communication, cette typologie vous donnera une infinité de situations en détaillant le caractère et les attentes des interlocuteurs.
D'autres modèles, comme l'énnéagramme présentent des types de communication qui apportent des nuances par rapport à l'approche process-com.
Mais la classification qui nous amène le plus à développer notre créativité est sans doute proposée par de Bono et ses fameux chapeaux. A chaque chapeau, correspond un mode de communication. Changer de chapeau oblige à communiquer autrement.
Et en pédagogie ?
Vous n'avez pas encore poussé la porte de la salle de formation. Vos stagiaires en e-learning ne se sont pas encore connectés. Et pourtant, vous savez que certains seront plus attentifs aux ressources visuelles, d'autres à une communication auditive.
Vous savez que certains apprendront mieux en papillonnant et en multipliant les sources d'information, d'autres en ayant un plan structuré dès le départ dans lequel les contenus vont venir s'insérer.
Vous savez que certains apprendront mieux en papillonnant et en multipliant les sources d'information, d'autres en ayant un plan structuré dès le départ dans lequel les contenus vont venir s'insérer.
Des classements en pédagogie, il y en a tant que l'on peine à les classer !
Chacune de ces typologies incite le formateur à se poser la question : "Comment concevoir une séquence qui réponde aux besoins de tel ou tel type ?" Et en cela, elles stimulent la créativité. Mais tous ces classements, parfois binaires et parfois complexes, comme celui de Kolb, peuvent aussi nous laisser avec le sentiment que communiquer avec chacun est impossible...
Les 7 profils d'apprentissage de Jean-François Michel
Jean-François Michel propose une solution assez pragmatique à travers sept portraits, simples à comprendre. Ici encore, le formateur peut identifier son profil, pour mieux s'en éloigner, et tenter de différencier son approche.
Chacun de ces profils va hiérarchiser quatre questions importantes pour l'apprenant :
- "Avec qui vais-je apprendre ?"
- "Vais-je apprendre ?"
- "Quelle va être l'utilité de ce que je vais apprendre ?"
- "Où tout ça se situe-t-il ?"
Alors, comment faire ?
Le "perfectionniste" et l'"intellectuel" attendent une information à jour, et structurée. Ils ne sont pas opposés à un bon cours magistral... Mais l'"enthousiaste" attend une approche plus ludique, avec un peu d'humour. L'"intellectuel" sera plus à l'aise sur une activité qu'il gère seul, mais l'"aimable" a besoin d'être en relation avec le groupe d'apprentissage. Le dynamique veut faire savoir qu'il a réussi, mais l'émotionnel craint d'apparaître comme celui qui n'y arrive pas.
Le formateur a tout intérêt à alterner ses situations d'apprentissage. En particulier, on ne peut que se méfier des méthodes qui prétendent régler une fois pour toute la question de la motivation et de la participation.
A l'opposé, André de Peretti et François Muller nous encouragent à sortir de nos habitudes, à ne pas reproduire inlassablement les méthodes qui ont réussi et qu'on ne remet plus en question. Le site consacré à la diversification en pédagogie que François Muller anime depuis plus de quinze ans propose aussi une classification, qui donnent accès à une multitude de pistes.
illustrations : Frédéric Duriez
Ressources
Styles d'apprentissage René Cahay, Maryse Honorez, Brigitte Monfort, François Remy, Jean Therer
http://www2.ulg.ac.be/lem/StyleApprent/StyleApprent_CG/index.htm
http://www2.ulg.ac.be/lem/StyleApprent/StyleApprent_CG/index.htm
Les chapeaux de De Bono consulté le 21 février 2015
http://www.projectissimo.com/articles-les-chapeaux-de-bono-pxl-349_358_377.html
http://www.projectissimo.com/articles-les-chapeaux-de-bono-pxl-349_358_377.html
les sept profils d'apprentisage Jean-François Michel Eyrolles, 2013
http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/les-sept-profils-d-apprentissage-9782212556407
http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/les-sept-profils-d-apprentissage-9782212556407
Mille et une propositions pédagogiques, André de Peretti, François Muller ESF 2008
http://www.esf-editeur.fr/detail/588/mille-et-une-propositions-pedagogiques.html
http://www.esf-editeur.fr/detail/588/mille-et-une-propositions-pedagogiques.html
Diversifier, la diversification en pédagogie consulté le 22 février 2015 François Muller
http://francois.muller.free.fr/diversifier/
http://francois.muller.free.fr/diversifier/
LES VIDÉOS INDISPENSABLES POUR FAIRE DES POWERPOINTS PROS
le 1 décembre 2014
Les fondamentaux : les mauvaises raisons pour lesquelles on fait un PowerPoint et les règles essentielles.
Ce qui en découle naturellement : les 6 types de diapositives à éviter.
Parlons PowerPoint design : les diapositives moches qui font amateur et les quelques trucs pour faire pro en quelques clics.
Comment parler en public avec son PowerPoint ? Les techniques d’animation.
Et enfin, le bonus : voici ce que vous ne faites jamais en famille… pourquoi le faire en entreprise ?
Je peux vous aider à améliorer considérablement vos PowerPoints et à avoir ainsi beaucoup plus d’impact quand vous prenez la parole !
Et vous, quelles sont les erreurs les plus courantes que vous commettez ou que vous observez chez les autres avec PowerPoint ?
Ce qui en découle naturellement : les 6 types de diapositives à éviter.
Parlons PowerPoint design : les diapositives moches qui font amateur et les quelques trucs pour faire pro en quelques clics.
Comment parler en public avec son PowerPoint ? Les techniques d’animation.
Et enfin, le bonus : voici ce que vous ne faites jamais en famille… pourquoi le faire en entreprise ?
Je peux vous aider à améliorer considérablement vos PowerPoints et à avoir ainsi beaucoup plus d’impact quand vous prenez la parole !
Et vous, quelles sont les erreurs les plus courantes que vous commettez ou que vous observez chez les autres avec PowerPoint ?
Partagez !
Ça vous intéresse
- Présentation PowerPoint : les six diapositives à éviter
- Les diapos PowerPoint moches qu’on doit éviter
- Pourquoi l’utilisation de PowerPoint peut être contre-productive
- Les règles à ne pas appliquer quand on fait un PowerPoint
- Le guide pour faire un PowerPoint impactant
- 3 minutes pour concevoir un PowerPoint efficace
Développer sa créativité avec les carnets d'inspiration
Créé le mercredi 11 février 2015 | Mise à jour le mercredi 25 mars 2015
Se concentrer, se détacher
Le processus créatif commence par une phase d'immersion, d'imprégnation, de concentration. Mais la découverte et l'invention arrivent souvent lorsque l'esprit se détend. La phase de recherche et de tension est nécessaire, et pourtant, la découverte a lieu plus tard, alors que l'esprit semble être ailleurs. Le mathématicien Poincaré parlait des quatre phases d'une découverte : imprégnation, incubation, illumination et explication.
Les carnets d'inspiration sont des supports qui classent toute une série d'images à partir de thèmes, de saisons, de styles. Leur consultation, et plus encore leur élaboration permettent cette imprégnation.
L'illumination viendra d'une synthèse toute personnelle de ces différentes inspiration, comme en témoigne Olvier Rousteing, styliste chez Balmain.
Le blog "le carnet d'inspiration" présente des témoignages intéressants. Maïssa Toulet explique ainsi son intérêt pour les livres de naturalistes, de biologie, d'anatomie et pour les cabinets de curiosités... Qui sont eux-mêmes basés sur des classements et inspirent d'autres classements.
A ce stade, ce n'est plus simplement l'organisation qui inspire. C'est le classement lui-même qui devient création et qui donne un sens aux objets, aux images ou aux textes qu'il intègre.
Des outils numériques pour un classement qui inspire
Des logiciels commexnView permettent de rattacher des visuels à une ou plusieurs catégories et de les évaluer. Le LOGICIELaffiche ensuite toutes les vignettes qui correspondent à telle ou telle catégorie.
Moodcollect est une application directement dédiée à ce travail de collecte, de classement et de présentation d'images pour favoriser l'inspiration.
Reste à savoir quel est le bon moment pour tout refermer, laisser sa pensée vagabonder, et accueillir l'inspiration.
Pas le temps ? Créez comme on fait une salade
Les graphistes pressés pourront trouver des compilations de visuels déjà classées. Des ouvrages nous présentent la création comme une salade dont on choisi soit-même les ingredients.
Ainsi, le Graphic Design Cookbook ou le Graphic Designer's Essential Reference vous proposent des ingredients (ensembles de polices de caractère, associations de couleurs, composition...) qu'il suffit de sélectionner et d'agencer.
Bien entendu, cette approche très analytique ne risque pas d'inspirer des créations époustouflantes. Mais elle peut montrer des alternatives au graphiste amateur dans l'impasse.
Pensée convergente et divergente
La créativité s'appuie sur une alternance de pensée divergente et de pensée convergente. La pensée divergente fait primer la quantité sur la qualité, elle ne censure pas, ne juge pas, n'évalue pas non plus. La pensée convergente ordonne, organise et sélectionne.
Durant la phase exploratoire, on pourrait se contenter de faire des recherches sans ordre, en se fiant à l'intuition. Dans le Mooc I.D.E.A., Jean-Patrick Péché nous met en garde : "sans lecture préalable, sans travail documentaire, on s'essoufle, on produit des dizaines de "pistes créatives" qui n'auront que peu de consistance pour faire un projet". Il nous propose un travail exploratoire basé sur des "matrices structurantes". Pour un projet de design, on regroupe des sources d'inspiration venant du design, mais aussi des sciences humaines et sociales, de la littérature, des arts, de la philosophie, du commerce, des sciences, de la technique...
Les moodboards,ou plutôt planches de tendances regroupent des images, des couleurs des textures qui évoquent une émotion. Ces planches fonctionnent sur un système de pensée divergente autour d'un thème. L'auteur y assemble des éléments d'architecture, de design, de mode, de peinture. Des éléments abstraits ou dessinés cotoient des images de CATALOGUES commerciaux. Ce "collage" privilégie le cerveau droit, celui qui fonctionne par associations et par synthèse. On trouve ici la principale différence avec les carnets d'inspiration, qui fonctionnent de façon plus analytique.
Pour stimuler la créativité, Paul Wyatt et Tom May nous donnent quelques conseils : ne pas se contenter d'une paresseuse recherche sur Google images. Se balader avec un appareil photo, penser TACTILE, rehausser de textes...
Certaines applications en ligne permettent de partager des planches de tendances, ou d'en créer de manière collaborative. Buddyweb en présente quelques exemples.
Le moodboard n'est pas qu'un outil qui développe la créativité et fait émerger les idées. C'est aussi un outil de communication. Si le client a des difficultés à se représenter l'univers qu'on lui présente, une planche de tendances permettra d'échanger, d'affiner, et de l'intégrer davantage dans le processus créatif.
Classer pour sortir du cadre
Visuellement, le classement met en évidence les codes de communication. Ainsi, on peut classer par couleur tous les logos des banques et sociétés d'assurances. On peut ensuite classer les logos des plus grandes entreprises par couleur. Il ressort que certaines couleurs ont davantage été sélectionnées, parce qu'elles rassurent, qu'elles témoignent du sérieux ou de l'ambition.
Le graphiste peut faire des propositions qui s'inscrivent dans les COURANTS dominants, et jouer ainsi la sécurité. Il peut aussi délibérément sortir des règles implicites que le classement laisse apercevoir et adopter une stratégie disruptive. Par exemple, la plupart des logos de produits bio sont sans surprise verts. Les polices de caractère évoquent la vitalité ou la simplicité. Une entreprise qui voudrait montrer qu'elle ne fait pas tout à fait la même chose, ou qu'elle va plus loin s'éloignera de ces codes.
Qu'il s'agisse de planches de tendances ou de carnets d'inspiration, l'organisation des images permet de mieux s'imprégner, de créer un univers graphique. Pour qu'il y ait création, et pas simplement inspiration, il reste nécessaire de prendre un peu de distance, et donc de fermer les carnets d'inspiration et les planchesde tendances !
Illustrations : Frédéric Duriez
Ressources
"La psychologie des couleurs dans la création de logos" consulté le 12 février 2015
http://blog.shanegraphique.com/la-psychologie-des-couleurs-dans-la-cration-de-logo/
http://blog.shanegraphique.com/la-psychologie-des-couleurs-dans-la-cration-de-logo/
L'utilisation des moodboards dans les projets créatifs" consulté le 12 février 2015
http://www.buddyweb.fr/utilisation-moodboard-projets-creation/
http://www.buddyweb.fr/utilisation-moodboard-projets-creation/
Graphic Design Cookbook, Mix and Match Recipes for Faster, Better Layouts Leonard Koren,and R. Wippo Meckler Chronicle Books 2001
Graphic Designer's Essential Reference: Visual Elements, Techniques, and Layout Strategies for Busy Designers Timothy Samara 2011
How to create a moodboard Paul Wyatt, Tom May
http://www.creativebloq.com/graphic-design/mood-boards-812470
http://www.creativebloq.com/graphic-design/mood-boards-812470
MoodCollect
http://www.moodcollect.com/
http://www.moodcollect.com/
Carnet d'inspiration, consulté le 12 février 2015
http://carnet-inspiration.blogspot.fr/
http://carnet-inspiration.blogspot.fr/
Prosper Morey, itinéraire d'un architecte, consulté le 21 février 2015
http://morey.nancy.fr/exhibits/show/pompeinancy/morey-archeologue/voyages-italie
http://morey.nancy.fr/exhibits/show/pompeinancy/morey-archeologue/voyages-italie
Inscription à :
Articles (Atom)